La Belgique et la lutte anti-corruption, ça fait deux !
La Belgique méprise ses obligations internationales visant à combattre la corruption, estime l'ONG Transparency international dans un rapport publié jeudi. La mise en oeuvre de la convention de l'OCDE pour la lutte contre la corruption transnationale est insuffisante dans le pays comme dans une vingtaine d'autres États sur quarante signataires, déplore l'étude.
Parmi ces mauvais élèves figure la Belgique au même titre qu'une dizaine de pays européens dont la Bulgarie, le Luxembourg ou l'Irlande, et d'autres puissances comme la Russie, le Japon, ou le Brésil. L'ONG met en cause "le manque de volonté politique et l'inadéquation des ressources affectées aux mesures d'exécution et aux enquêtes". "L'influence politique ou le risque d'une telle influence" sur la justice pénale est aussi fustigé dans certains pays, "notamment certaines démocraties de longue date", établit l'étude.
En Belgique particulièrement, Transparency International pointe que la lutte contre la corruption ne fait pas partie des priorités politiques, bien que "certains signes indiquent que la situation pourrait changer sous le gouvernement actuel". Si "aucun changement significatif" n'a été relevé en 2014, Transparency International voit des signes encourageants dans le nouveau plan Justice du ministre Koen Geens et le travail des autorités dans l'"affaire Kubla" - du nom de l'ex-ministre wallon de l'Économie, Serge Kubla inculpé de corruption active en République Démocratique du Congo.
Transparency International recommande au pays d'aller plus loin en allouant plus de moyens aux tribunaux et autorités d'exécutions, d'établir une commission anti-corruption, et de veiller à la cohérence de ses politiques en la matière tout en les adaptant aux PME actives sur les marchés. L'agence conseille aussi que des formations adéquates soient fournies aux autorités publiques chargées de doper les investissements étrangers, comme le Flanders Investments and trade.
Seuls quatre pays signataires se distinguent dans la mise en oeuvre de la convention, États-Unis, Royaume-Uni, Suisse et Allemagne, pour avoir "activement enquêté et engagé des poursuites contre des entreprises ayant versé des pots-de-vin à des fonctionnaires étrangers afin d'obtenir des contrats, des permis et des concessions ou d'en gonfler les prix", selon Transparency International.
Si l'Argentine est pointée du doigt pour être le seul pays à reculer dans la lutte anti-corruption, Pays-Bas, Norvège, Corée du Sud et Grèce s'illustrent en passant d'une mise en oeuvre "limitée" à "modérée" de la convention. "En 2014, la Grèce a ouvert quatre nouvelles enquêtes, ce qui montre un effort d'application significatif au vu du volume de participation du pays aux échanges mondiaux", a salué l'agence.
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